Faciliter la prise en charge psychothérapeutique : le dispositif innovant du centre d’évaluation TCA de la CMME - 29/05/20
, L. Romo 1, 3, E. Bruel-Jungerman 1, A. Docteur 1, E. Gauthier 1, F. Hollande 1, D. Justo 1, A. Laszcz 1, V. Leclerc 1, Z. Logak 1, I. Pouydesseau 1, A. Raust 1, P. Gorwood 1, 4, 5Résumé |
Les troubles du comportement alimentaire (TCA) constituent la 2e cause de mortalité prématurée chez les 15–24 ans. Ces troubles restent encore sous-diagnostiqués et pris en charge. Les barrières d’accès aux soins sont nombreuses : le manque de compréhension du trouble, la faible connaissance des facteurs de risque, la carence des fléchages des systèmes de soins vers les centres spécialisés, le délai d’accès à ces centres, leur capacités de prise en charge (Treasure et al., 2010).
La CMME prend en charge 30 % de l’activité TCA d’Île-de-France. Son centre spécialisé d’évaluation des troubles du comportement alimentaire propose, en complément de deux journées complètes d’évaluation avec le recueil des informations de santé connectées, une « 3e journée » dédiée à la découverte expérentielle d’une multiplicité d’approches psychothérapeutiques spécifiques pertinentes dans le cadre d’un TCA. Ce dispositif innovant, unique en France, vise à faciliter et amorcer la prise en charge psychothérapeutique.
Neuf approches sont présentées et découvertes au cours de cette journée dans le cadre d’ateliers de groupe : approche motivationnelle, psycho-éducation et remédiation cognitive, approche familiale systémique et multifamiliale, approche psychodynamique, TCC, incluant la « 3e vague » (ACT, MBCT), approches à médiation artistique et numérique. Un entretien individuel avec un psychologue permet à chaque participant de faire un bilan de l’expérience, d’identifier les approches les plus adaptées et d’envisager les modalités d’une prise en charge psychothérapeutique, dans la continuité de la phase d’évaluation.
L’évaluation de l’efficacité et l’acceptabilité de la journée dédiée aux psychothérapies réalisée à la fin de la phase pilote (100 participants) montre notamment que ce dispositif améliore chez les personne souffrant de TCA leur compréhension de l’intérêt des psychothérapies (97 %) et les conforte dans l’idée d’entreprendre une psychothérapie pour traiter leur trouble, en complément d’une prise en charge médicale (91 %). Ces premiers résultats encourageants devront être confirmés par des études ultérieures.
Afin de consolider l’inscription le patient dans les soins, il est envisagé de proposer aux patients du centre, dans le prolongement de la participation à la journée dédiée aux psychothérapies, un accompagnement de 3 à 6 mois comportant des séances de psychothérapie en présentiel, puis l’accès à des contenus numériques ciblés, et un suivi téléphonique.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Troubles du comportement alimentaire, Anorexie, Boulimie, Psychothérapies, Prise en charge
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Vol 1 - N° S2
P. S180-S181 - décembre 2019 Retour au numéro
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